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REGARD SUR LA GUERRE DES GAULES

Regain de BD sur la guerre des Gaules.

On connaissait Alix de Jacques Martindont le tome 18 Vercingétorix publié en 1985 par Casterman.

En 2014 Alix se retrouve, sous le trait de Marc Jailloux et scénario de Mathieu Breda aux cotés de César dans le tome Britannia. En adoptant le point de vue des chefs celtes prisonniers, Alix est un traître, car sa culture, fait de lui un Romain. Il est né Gaulois et a été adopté très jeune par un riche Romain.  César tient à ce qu’Alix l’accompagne. Il aura pour compagnon Enak et Mancios, un jeune prince de Britannia dépossédé… On est bien dans l’univers d’Alix et c’est bien une fiction d’aventures qui est racontée.

Britannia est accompagné d’un autre album Alesia paru également en 2014 de Davoz (scenario), Willow (dessin) dans la série Alix raconte qui se veut une version plus historique de la bataille d’Alésia (Alix n’apparait pas) et retrace la défaite de Vercingétorix face à Jules César, en 52 avant Jésus-Christ.

2014 c’est également chez Glénat la parution d’un Vercingétorix signé par Adam, Convard et Vignaux, en partenariat avec Fayard, et la collection Ils ont fait l’Histoire, Glénat en Fayard proposant, en albums BD, une série de portraits biographiques.

 

Les pionniers en BD archéohistorique

Ces éditeurs ont suivi le pas et profité des importantes informations iconographiques de deux albums de modestes éditeurs : Assor Hist et BD associé à MuséoParc Alésia (Alesia paru en 2011, album collectif) et Tartamundo (La guerre des Gaules tome1 - Caius Julius Caesar paru en 2012 de Tarek et Pompetti).

En effet le tournant archéologique et historique est amorcé par deux ouvrages parus en 2011, Alésia et 2012, Caius Julius Caesar qui se positionnent rigoureusement tant en matière de traitement des décors et costumes que de recherches historiques. Le premier se veut rigoureux, dessiné au trait et mis en couleur numérique, réalisé avec le concours de spécialistes, le musée, et les associations de reconstitution, et un des scénaristes membre d’une association d’archéologie ;  le second sans doute moins austère avec une part de fiction plus élaborée et une mise en page et couleur originale, proche du tableau de peinture. Album réalisé, à la même période, avec des associations de reconstitution et par un scénariste historien diplômé à la Sorbonne…

C’est donc selon son goût pour le ratio grande histoire/petite histoire (fiction) que le lecteur fera son choix. Pour Alesia, on peine parfois à suivre. Les faits historiques sont parfois coupés par plusieurs fictions et la fiction entrecoupée par des détails techniques.

Pour Caius Julius Caesar c’est l’inverse, les costumes, tout comme la trame sont moins rigoureux, plus romantique.

Il n’empêche ces deux albums sont une référence pour ceux qui vont suivre, car Il est évident que les dessinateurs d’Alésia, chez Casterman, et du Vercingétorix, chez Glénat-Fayard, ont trouvé là une source iconographique inépuisable.

Si nous sommes toutefois un peu déçus pour l’album Alesia de Casterman par la simplicité de la mise en couleur sur le dessin irrégulier de Wyllow, il n’en est pas de même sur l’album Vercingétorix de Glénat qui est d’une autre mouture.

 

Précédemment deux types opposés d’ouvrages : sérieux et ludique ou aventures fantaisistes

Auparavant deux styles de Bandes dessinées aux antipodes comme par exemple :

- la série Vae Victis de Rocca et Mitton, série qui connu un succès relatif qui paru entre 1991 et 2006 aux éditions Soleil (15 titres) qui est une BD d’aventure. Les auteurs, ici se font plaisir, il n’en demeure pas moins qu’on sent pour Rocca une bonne connaissance de l’histoire romaine et de la Guerre des Gaules. Mitton et Rocca, se moquent totalement de la précision archéologique et utilisent les images d’Épinal comme un artifice artistique et légendaire.

- la série beaucoup plus classique « les grandes batailles de l’histoire » et l’album La guerre des Gaules paru en 1983 de Jean Markale et du regretté Xavier Musquera, album réédité en mars 2006 sous le titre les Gaulois contre César, ed. Larousse : on voit qu’on s’en tient aux images véhiculées depuis longtemps, images qui ont perdurées jusqu’aux années 1982-1983. Il faut dire aussi que l’archéologie « Gauloise » est une discipline relativement récente due aux lignes TGV, aux autoroutes ou des sites gaulois « non pollués » sont découverts depuis près de trente ans. Ceci expliquant cela.

- Reste enfin les pédagogiques albums d’Athéna (Alcibiade Didascaux chez les Gaulois. 2 tomes pour cette période : II. Vae victis de Brennus aux aventures du proconsul César en Gaule, et, III. De la révolte de Vercingétorix à la Gaule Romaine), mais le dessin style humoristique/dessin de presse voulu par l’éditeur ne permet pas d’interpréter l’archéologie bien qu’historiquement la série soit historiquement pédagogique.

La célèbre série Astérix bande dessinée humoristique où les auteurs racontent surtout les Français franchouillards.

- Des éditions plus locales localisées en Auvergne : Vercingétorix de Gergovie à Alésia paru en 1982 de Véronique Bene et Alain de Bussac, ed. l’Instant Durable et Vercingétorix et la bataille de Gergovie, collection l’Auvergne racontée aux enfants, ouvrage collectif paru en 2010, format 15 x21 cm, ed. la petite boite, qui sont plutôt des ouvrages illustrés.

En résumé : des ouvrages ludiques, mais qui manquent de références archéologiques et des albums aventures comme l’exemple Vae victis, où les auteurs se moquent totalement de la précision archéologique et utilisent les images d’Épinal comme un artifice artistique et légendaire.

 

Interprétation des textes, l’exemple Bd :

 Que faire qu’en on est en possession d’un seul texte, y a-t-il d’autres sciences pour améliorer encore la précision historique. Casterman n’ayant pas traité de ce titre suite à leur Alésia, et les autres éditeurs ayant traité du sujet en même temps que d’Alésia,   il en est question dans le Vercingétorix de Glénat et dans les opus de la guerre des gaulles chez et Tartamundo. Nous n’avions pas de comparatifs de traitements mais récemment deux éditeurs viennent de publier, chacun, un tome sur la bataille de Gergovie à un an d’intervalle : Gergovie la Victoire, ed.Gallia Vetus en 2016 et Gergovie, ed. Orep associé à Assor Hist et BD en 2017.

Auparavant en 2011 avait été publié : Alésia chez Assor Hist et BD suivi en 2014 par un Alésia chez Casterman. (Nous y reviendrons plus bas)

L’intérêt pour ce qui suit, c’est la différence d’interprétation de deux ouvrages dont les auteurs choisissent exactement la même période de traitement et le même sujet :

 

GERGOVIE

le début de l’année 52 avant J.-C. jusqu’à la bataille de Gergovie.

 On y retrouve donc des épisodes communs. C’est presque normal, les trois auteurs de Gergovie la Victoire ont signé partiellement l’album Alésia auparavant chez Assor Hist et BD. On a donc deux équipes qui veulent offrir à leur lecteur un complément à l’Alésia existant. On s’attendait donc à retrouver la même histoire… et bien c’est raté, les auteurs n’ont pas du tout la même interprétation du De Bello Gallico. L’histoire commune aux deux ouvrages commence donc avec la réunion des Chefs Gaulois, l’ouvrage de Gallia Vetus va à l’essentiel dès les pages 1 et 2 et résume très bien la réunion des Gaulois plus ou moins clandestine narrée par César, et le massacre de Cenabum. Le coté calfeutré et secret de la réunion des chefs et tragique de l’assassinat des citoyens Romains suit bien l’ambiance que veut faire ressentir le texte de propagande du général romain. L’ouvrage Orep est plus lent, il détricote l’ambiance voulue par César, il montre comment, probablement les chefs Gaulois ont désignés Vercingétorix, puis le massacre des Romains. C’est moins percutant mais beaucoup plus précis.

 

 

Gergovie la victoire (Gallia Vetus) - 72 pages - 55 planches BD

Scénario S. Luccisano et J-L rodriguez, Dessin C. Ansar, Couleur H. Poupelin

L’album poursuit sur son rythme soutenu, mais passe des épisodes du De Bello Gallico: quand on voit César pour la première fois, ce dernier est déjà dans les Cévennes, puis dès la planche 4 on part dans la fiction jusqu’à la planche 15 : aventure érotique de Vercingétorix, rixes pour les yeux d’une belle gauloise et opération commando irréaliste : un groupe de Romains quitte Agendicum (région Sens) pour Gorgobina, à quatre journées de cheval pour tuer des sentinelles du camp de Vercingétorix et quand ce groupe rejoint ensuite le gros de l’armée, Cenabum, au loin est en feu. (Vellaunodunum est nommé, sans qu’on sache pourquoi). La progression de César en pays Biturige, entre Agendicum et Cenabum, est complètement occultée par la fiction.

La narration historique reprend planche 16, et le traitement du siège d’Avaricum est sans doute le meilleur de l’album, les auteurs y consacrent 14 planches (de la planche 16 à la 29, soit plus que la bataille de Gergovie elle-même) : tractations entre chefs Gaulois sur le sort réservé à Avaricum, siège de l’armée romaine, rôle des femmes d’Avaricum, discours de Vercingétorix après la perte de la cité.

Puis nous retrouvons César sur les bords de l’Allier, mais le traitement est assez confus, la ruse de César est mal expliquée, les romains franchissent, deux fois, l’Allier de la rive droite à la rive gauche : une fois en consolidant un pont, une autre fois en franchissant un pont, devant Gondole, alors que César annonce un seul franchissement à 5 jours de marche de Gergovie ? Les cités gauloises de Gondole et de Corent semblent avoir posé un problème aux scénaristes qui les mettent sous l’autorité d’un chef arverne hostile à Vercingétorix. Hypothèse complètement irréaliste à ce moment-là.

Les attaques contre les romains pendant qu’ils construisent le fossé entre les deux camps romains sont, par contre, totalement plausibles. Sept planches sont consacrées à la bataille de Gergovie, et sont d’assez bonne facture, mais la fin de l’album est confuse : on ne comprend pas pourquoi Vercingétorix refuserait de combattre laissant les Romains partir tranquillement.

 

On a aimé :

  • Scénario : L’entame de l’album, le siège d’Avaricum.

  • dessin : la vue aérienne d’Avaricum. (plausible)

  • la mise en couleur qui rend parfaitement tragique les deux tableaux indiqués auparavant et sauve aussi parfois le dessin.

On a moins aimé :

scénario : la somme des petites histoires de fiction qui sacrifie la grande histoire. Trop de fiction tue parfois la narration et rend confus le propos historique (comment, par exemple, comprendre que Luctérios, en ramenant le grec Timée(fictif) à Vercingétorix, peut, à ce moment là encore, menacer la Provincia ).

  • Les longues discussions pour expliquer à retardement des actions historiques ;

  • L’incendie d’Avaricum qu’on voit brûler au loin ; alors que César nous informe qu’il reste dans la ville, (les incendies de ville qui au loin ressemble à l’incendie d’une raffinerie semblent être un traitement régulier choisi par les auteurs).

dessin :

  • les personnages mal proportionnés.

 

Ce qui a été occulté :

  • l’itinéraire de César (qui de la neige cévenole se retrouve en pays sénon), Les prises de Cénabum, Vellaunodunum et de Noviodum.

Questions en suspens :

- les localisations, indiquées dans le cahier pédagogique : celle de Gorgobina près de Sancerre (non localisée à ce jour) et celle de Noviodunum à Neuvy-sur-Barangeon (fantaisiste).

 

Archéologie, paysage :

L’hémicycle de Corent, découvert en 2011, non représenté ; la sortie prématurée de l’album, alors que la musée de Gergovie est fermé, a sacrifié la porte sud, découverte l’année précédente ; les machines de siège et la terrasse d’Avaricum traités comme au 19ème siècle, Le Puy de Dôme à l’est de Gergovie (page ou les armées romaines, venant du nord, voient le plateau de Gergovie et le Puy de Dôme, ce dessin a été fait d’après photo prise du sud ouest sans aucune vérification).

 

Scénario : 2,5/5

Dessin : 2/5

Couleur : 5/5

Archéologie : 2,5/5

Total : 12 /20

 

Gergovie (Orep-Assor Hist et BD)-96 pages -74 planches BD

Scénario Eriamel et S. Mogère, Dessin B. Marivain et J-M Woehrel, Couleur N. Arilla

 

L’album suit précisément le texte césarien, en ce qui concerne le déplacement des légions romaines, mais prend un parti pris en renforçant le rôle de l’Atrebate Commios et détaille assez bien ce qui se passe dans les mois de l’hiver (-53,-52). Pendant que Luctérios et César se toisent dans la Provincia, Vercingétorix s’assure de l’alliance des Bituriges. La ruse de César pour remonter le couloir rhodanien est bien expliquée, on suit le périple de César chez les Helviens (Oppidum de Jastres), puis chez les Vellaves où il abandonne Brutus pour donner le change.

Ce n’est que planche 17 que César et Labienus se retrouvent. Six planches sont consacrées aux prises de Vellaunodunum, de Cenabum et de Noviodunum.

Le traitement d’Avaricum percute moins, car la narration tient compte des mouvements annexes qui ont lieu simultanément au siège. Le déplacement des fourrageurs romains, l’attaque du campement de Vercingétorix par César, le déplacement de Commios chez les Eduens, pendant que la terrasse avance. Les planches du siège proprement dites sont donc séparées (planche double 30 puis 33 à 35 soit cinq planches). Cependant les auteurs se sont entourés des spécialistes en poliorcétiques pour tous les détails de la terrasse et des machines de siège. C’est peut-être cela qui rend le siège moins spectaculaire.

Le problème relatif aux Eduens est habilement traité (planches 36, 38,39) ainsi que la séparation de César qui continue vers le sud alors que Labienus remonte au Nord.

Nous retrouvons César sur les bords de l’Allier, sa ruse pour franchir la rivière est bien mise en scène et les armées romaines mettront encore quelques jours pour être en vue de Gergovie..

Le siège de Gergovie commence planche 42 et se poursuit pendant 29 planches jusqu’à la fin planche 73.

 

On a aimé :

  • le traitement dessin scénario de la bataille finale jusque dans les faubourgs de Gondole.

 

On a moins aimé :

Dessin :

  • les cités gauloises qui se ressemblent toutes.

  • Peut être la fin du siège d’Avaricum aurait-il ressemblé à celui de Cenabum.

 

Ce qui a été occulté :

- l’incendie de Cenabum

- le rôle des femmes d’Avaricum.

Questions en suspens :

- La localisation de Gorgobina : les auteurs ont indiqué qu’une zone géographique, car la cité semble n’avoir jamais été localisée.

- Noviodunum, localisée à Neung sur Beuvron, semble par contre plausible, les vestiges d’un imposant Murus Gallicus subsistent.

 

Archéologie, paysage :

les auteurs se sont entourés des spécialistes des machines de sièges pour Avaricum, et des archéologues pour l’oppidum de Gondole, Corent (l’hémicycle est représenté de même que le sanctuaire et la taverne), Gergovie (porte sud et place dallée) ainsi que pour les carnyx (position des mains) la berne des fossés romains etc…

 

Scénario : 4,25/5

Dessin : 4/5

Couleur : 4/5

Archéologie : 4,75/5

Total : 17/20

 

ALESIA

La période « Alésia » a, elle aussi été traitée par deux éditeur, et là encore, deux interprétations pour un seul texte. Pour chacun, un tome sur la bataille d’Alésia, seul différence avec le cas précédent, c’est que le second publié en 2014, subit forcement l’influence du premier publié en 2011.

Les albums :

Alésia,édition Assor Hist et BD et MuséoParc Alésia en 2011 

Alésia, édition Casterman, en 2014

A l’inverse de la précédente étude comparative sur la différence d’interprétation du De Bello Gallico, c’est que les auteurs ne commencent pas tout à fait au même moment, les auteurs de l’album pour la Muséo Parc commençant leurs gammes à Bibracte et l’élection de Vercingétorix, l’album de Casterman à l’attaque du convoi romain, avant le repli des Gaulois sur Alesia. Qu’on se rassure les deux ouvrages se termine par la reddition des gaulois après la bataille.

 

ALESIA (Assor Hist et BD)-89 pages -66 planches BD

Scénario S. Luccisano et J-L rodriguez, Dessin C. Ansar, J.M. Michaud, L. Libessart, L. Gobbo

Couleur A. Folny

 

D’entrée l’album commence à l’élection de Vercingétorix comme chef suprême de la coalition gauloise. Les auteurs montrent bien que les Eduens ne sont pas satisfait de cette élection mais ne vont pas plus exploiter cette information donnée par César. Les premières planches sont également le moyen de montrer l’archéologie dont une rue gauloise de Bribacte à l’époque de la guerre des Gaules. On constatera d’ailleurs cette volonté de traiter l’archéologie tout au long de l’ouvrage.

Après une présentation de deux personnages de fiction, nous arrivons planche 12 à la préparation de l’attaque du convoi romain. La description des faits est cependant assez confuse car, sans cesse, entrecoupée par plusieurs fictions. On comprend cependant qu’après cette défaite imprévue par les Gaulois, Vercingétorix décide un repli sur Alesia.

La reconnaissance des lieux par les romains sur une planche double est de belle facture, de même que la double planche 50/51 qui permet de bien comprendre l’étendue des travaux césariens. Les reconstitutions de l’oppidum d’Alésia, des fortifications gauloises et la construction des retranchements romains sont particulièrement soignées. On sait la volonté des archéologues de MuséoParc de surveiller le travail sur les planches. On voit également cela dans la bataille finale, cette bande dessinée est une belle œuvre archéologique. Il est toutefois dommage que trop de fiction étouffe le propos, il y a, cependant de la bonne fiction : la prière de César par exemple (elle n’apparait pas dans le De Bello Gallica) est plausible, de même que l’épisode de l’espion gaulois. Le plus dommageable, c’est que les scénaristes n’aient pas assez exploité le mécontentement des Eduens pourtant évoqué dès les premières planches. On ne comprend pas ce qui incite soudain César a aller soutenir Labienus au nord si ce n’est qu’une vague information d’éclaireurs (en pleine bataille ?).

 

 

On a aimé :

  • le traitement de l’archéologie dans son ensemble, même si une coquille subsiste en fin d’album (onagres dessinés en lieu et place de Balistes).

  • Les doubles planches évoquées ci-dessus.

  • Le cahier pédagogique.

 

On a moins aimé :

scénario : la somme des petites histoires de fiction qui sacrifie la grande histoire. Trop de fiction tue parfois la narration et rend confus le propos historique (le même défaut que pour l’album Gergovie).

dessin : les costumes des Germains (images du 19 ème siècle).

Ce qui a été occulté :

- le climat de défiance entre peuple gaulois, en particulier le comportement éduen.

Questions en suspens :

- la localisation de l’attaque du convoi romain (il est vrai que César est peu explicite)

- la libération d’Eporédorix (prisonnier des romains, on le vit libre ensuite, certes César l’annonce prisonnier liv 67, puis libre liv 76)

 

Scénario : 2,5/5

Dessin : 4/5

Couleur : 4/5

Archéologie : 4,5/5

Total : 15/20

 

 

ALESIA (Casterman)-48 pages -46 planches BD

Scénario P. Davoz, Dessin Wyllow, Couleur J. Torton

 

L’album commence par l’attaque du convoi romain, mais surprend par son propos : Vercingétorix a prévu de perdre ce combat pour amener les Romains à le suivre vers Alésia, mais les auteurs nous rassurent : le chef gaulois n’avait pas prévu l’ampleur de cette défaite.

C’est assez osé mais pourquoi pas. (Les auteurs osent faire de la fiction plausible). Le découpage de ce combat raconté par César est bien rythmé, les auteurs montrent assez bien la longueur du convoi de l’armée romaine dans ce premier affrontement et le rôle des Germains. La seule fiction que se permet l’ouvrage, c’est l’ajout d’une naïade très décorative dans l’entourage du chef Arverne. L’album suit assez bien le texte de César, la construction des retranchements romains commencent, planche 28, après le grand combat de cavalerie entre un camp romain et la cité d’Alésia ; cependant les auteurs situent le camp retranché gaulois, dans la plaine au bord d’un cours d’eau alors qu’il se situe sans doute non loin des remparts de la cité manubienne.

L’album est irrégulier dans le traitement: parfois les costumes sont presque d’époque, parfois fantaisistes ou d’époque plus lointaine. l’archéologie de la cité gauloise douteuse. Mais on sent une volonté de bien faire, comme la prière de l’augure (inspiré par l’album Alésia publié trois ans auparavant) et le discours de Critognatos.

Un bon point, cependant indiscutable, c’est le parti pris par les auteurs: ils utilisent l’apparente libération d’Eporédorix, pour imaginer la trahison des Eduens. Pour terminer, les auteurs ont choisi de ne pas trancher entre la fin réaliste (les chefs gaulois sont conduits entravés dans César) et romantique (Vercingétorix caracole jusque devant César) et propose les deux versions à la suite (les chefs Gaulois, puis Vercingétorix). Ils ouvrent également la porte à une possible suite par la symbolique transmission du casque de « chef » entre Vercingétorix et Luctérios.

 

 

On a aimé :

- le scénario bien ficelé malgré le format de 46 planches.

  • le traitement du combat de cavalerie en début d’album

  • les trahisons des Eduens et de l’arverne Epasnactos.

 

On a moins aimé :

scénario : l’insistance sur le rôle du Vergobret qui est propre au fonctionnement du peuple éduen.

Dessins : les planches sont inégales dans le traitement, parfois très détaillées, parfois sans décor, on a l’impression que le temps passé sur les planches est inégal que le dessinateur n’a pas eu les informations nécessaires comme par exemple l’archéologie de la cité gauloise. Il se peut que ce soit également une autre raison, le scénariste aurait transformé des dessins sans le consentement du dessinateur.

Couleurs : beaucoup trop d’aplats.

Ce qui a été occulté :

- la configuration des lieux (vues aériennes par exemple)

 

Questions en suspens :

- la localisation de l’attaque du convoi romain (il est vrai que César est peu explicite).

 

Scénario : 4/5

Dessin : 2,5/5

Couleur : 2,5/5

Archéologie : 2,5/5

Total : 11,5/20

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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