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17 août 2017

Regard sur la guerre des Gaules

 

Texte-Alix

UN REGAIN DE BD SUR LA GUERRE DES GAULES
On connaissait Alix de Jacques Martindont le tome 18 Vercingétorix publié en 1985 par Casterman.
En 2014 Alix se retrouve, sous le trait de Marc Jailloux et scénario de Mathieu Breda, aux côtés de César dans le tome Britannia. En adoptant le point de vue des chefs celtes prisonniers, Alix est un traître car sa culture fait de lui un Romain. Il est né Gaulois et a été adopté très jeune par un riche Romain.  César tient à ce qu’Alix l’accompagne. Il aura pour compagnon Enak et Mancios, un jeune prince de Britannia dépossédé…On est bien dans l’univers d’Alix, une fiction d’aventures.
Britannia est accompagné d’un autre album Alesia paru également en 2014 de Davoz (scenario), Willow (dessin) dans la série Alix raconte et le livre se veut plus pédagogique. Alix raconte sa version de la bataille d’Alésia sans apparaître dans l’histoire et retrace la défaite de Vercingétorix face à Jules César en 52 avant Jésus-Christ.

 

Les pionniers en BD archéohistorique

 

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Caius-Julius-Caesar

 Ces éditeurs ont suivi le pas et profité des importantes informations iconographiques de deux plus modestes éditeurs Assor Hist et BD associé à MuséoParc Alésia (Alesia paru en 2011, album collectif) et Tartamundo (La guerre des Gaules tome1- Caius Julius Caesar paru en 2012 de Tarek et Pompetti).

En effet le tournant archéologique et historique est amorcé par deux ouvrages parus en 2011, Alésia et 2012, Caius Julius Caesar qui se positionnent rigoureusement tant en matière de traitement des décors et costumes que de recherches historiques. Le premier se veut rigoureux, dessiné au trait et mis en couleur à l’ordinateur, réalisé avec le concours de spécialistes, le musée, et les associations de reconstitution, et un des scénaristes membre d’une association d’archéologie ;  le second sans doute moins austère avec une part de fiction plus élaborée et une mise en page et couleur originale, proche du tableau de peinture a été réalisé au même moment avec des associations de reconstitution avec un scénariste historien diplômé à la Sorbonne…

C’est donc selon son goût pour le ratio grande histoire/petite histoire (fiction) que le lecteur fera son choix. Pour Alesia, on peine parfois à suivre la fiction qui est parfois entrecoupée par des détails techniques. Pour Caius Julius Caesar c’est l’inverse, les costumes, tout comme la trame sont moins rigoureux, plus romantique.

Il n’empêche ces deux albums sont une référence pour ceux qui vont suivre, car Il est évident que les dessinateurs d’Alésia, chez Casterman, et du Vercingétorix, chez Glénat-Fayard, ont trouvé là une source iconographique inépuisable.

Si nous sommes toutefois un peu déçus pour l’album Alesia de Casterman par la simplicité de la mise en couleur sur le dessin de Wyllow , il n’en est pas de même sur l’album Vercingétorix de Glénat qui est d’une autre mouture.

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Vercingétorix  (Glénat - Fayard) Adam, Convard et Vignaux, 56 pages - 46 planches BD - 2014                                 collection Ils ont fait l’Histoire

 Scénario Eric Adam, Didier Convard Dessin Fred Vignaux, Couleur F. Vignaux et Charlène Tabary, conseiller histotique Stéphane Bourdin

En regard des BD détaillées plus loin, on se doit de chroniquer cet ouvrage. 

46 planches pour évoquer Vercingétorix, c'est peu comparer aux albums regroupant Gergovie (avec le siège d'Avaricum) et Alésia de Gallia Vetus (54 pl + 64 pl = 118 pl) et  de Assor Histoire (73 pl + 70 pl = 143 pl)

 Le scénariste perd d'utiles planches, déficit sur la grande histoire qui s'ajoute à celui, dû au nombre limité de planches. Trois planches sur une action de César embourbé dans un marécage, histoire totalement gratuite juste pour un effet scénaristique en fin d'ouvrage et des planches disséminées d'un entretien entre César et son prisonnier. Il reste environ 40 planches pour tracer l'année -52 de Vercingétorix. L'album aurait pu commencer directement planche 6 avec le supplice des Gaulois Celtillos et Acco. 

L'album évoque une thèse nouvelle : Vercingétorix n'a rien à voir avec le soulèvement des Carnutes, c'est un choix audacieux. Enfin des sites archéologiques ou des découvertes sont dessinées sans autre information, une spécialité de cet album, pour qui connait quelques sites de la Guerre des Gaules : planche 11, Vercingétorix semble être dans le sanctuaire de Corent sans que cela soit précisé (dommage pour le lecteur) quand on apprend que César marche dans les Cévennes. On passe soudainement à la stratégie de la terre brulée et au siège d'Avaricum. Quel raccourci, la jonction de César avec ses autres légions, les prises des oppida de plaines en bassin de Loire, le premier combat de cavalerie, tout cela passé sous silence. Nous voilà à la construction de la rampe devant  Avaricum avec des Romains qui jettent, en total désordre, des roches dans les marais quand soudain on apprend que les gaulois ont creusé une sape (à ce niveau d'avancement, dans cet endroit là, dans le marais et donc dans la vase et la boue, c'est totalement impossible.

Un bon point toutefois, l'attaque de César devant le camp de Vercingétorix et l'interprétation que font les auteurs du "blanc" laissé par César dans son texte. Pour la fin du siège d'Avaricum, les auteurs trouvent un compromis entre les tours de sièges (dont le pont levis est douteux) et les légionnaires qui escaladent le rempart avec des échelles. Il est vrai que pareillement à l'attaque du camp gaulois, César reste dans le vague.

L'épisode de Decetia est passé sous silence, pas de problème éduen donc ? Ensuite, deux planches pour évoquer le franchissement de l'Elaver (sans préciser qu'il s'agit de l'Allier) de bonne facture. Commence alors le siège de Gergovie, si l'image avait été inversée, on y aurait cru, mais le fossé reliant les ouvrages césariens qui part du "petit camp"  ne va pas vers l'ouest. Un mauvais point les machines de Guerre, les onagres représentés n'existent pas pour la période de la Guerre des Gaules.

La femme au côté de Vercingétorix est atteinte par un boulet, mais Vercingétorix ne s'est jamais installé dans Gergovie au moment du siège (César l'écrit) par contre les archéologue ont découvert le squelette d'une femme qui aurait reçu un important choc à la tête dans la carière en arrière de la porte ouest de la ville. (Quel dommage d'inventer alors, on a l'impression que de la documentation sans information a été donnée au dessinateur, et cela continue un peu plus loin, pour l'élection de Vercingétorix à Bibracte, les Gaulois sont bien rassemblés dans un édifice. En 2014, l'édifice de Bibracte n'avait pas été trouvé, alors on voit une réunion dans un édifice qui ressemble à celui de Corent, ce qui aurait été une bonne idée, si cela avait été mentionné dans les pages explicatives de fin d'album (pas trouvé). 

Donc deux images, sanctuaire en début d'album puis hémicycle pour Bibracte, tirées des découvertes de Corent mais non indiquées.

L'absence de l'épisode de Décetia avec l'élection du magistrat suprême des Eduens pèse lourd, il est vrai que les auteurs n'évoquent pas les Eduens dans leur texte, à Bibracte Vercingétorix menace ses futurs alliés (on pense que cela prépare quelque chose qui aurait pu peser pour la fin de la bataille ... mais non).

Les auteurs mentionnent une interception du convoi césarien au nord-est d'Alésia, c'est plausible. Ce combat de cavalerie occupe deux planches et demi (ce qui est pas mal pour un récit de 46 planches), quel dommage que le siège soit si tronqué. On apprend ainsi que dès le début du siège César fait construire une "Circonvallation composée de deux rangées de fortifications ". L'historien rédige en fin d'ouvrage : César investit la place en faisant construire une double ligne de fortification que l'on a pris, à tort, l'habitude d'appeler depuis le XIXe siècle "circonvallation" et "contrevallation". Facheuse affirmation le "à tort" aurait du être remplacé "par convention". Ce n'est que partiellement vrai, César fait construire la contrevallation, mais après un premier combat de cavalerie qui tourne mal pour les Gaulois, (non évoqué). La cavalerie quittant, d'après les auteurs, la ville fortifiée dès le début des constructions romaines, les Romains se retrouvent entre le marteau et l'enclume. César décide alors de construire une circonvallation.

La vue globale du siège d'Alésia est de la même précision que celles dessinées dans les deux albums Alésia cités ci dessus.  Des images spectaculaires suivent pour la bataille, puis soudain, au milieu du chaos, César se porte lui-même au combat et galvanise ses troupes. C'est un peu simpliste comme explication pour comprendre comment 80000 fantassins + le renfort 240000 fantassins + 8000 cavaliers que l'historien annonce (fort heureusement selon récit de César) ont été battu par 12 légions (effectif romain non précisé dans les explications de l'ouvrage).

 

On a aimé :

  • Scénario : Les planches 6,7,8, qui replace la guerre des gaules à la fin de l'année -53.

  • dessin : Les planches 6,7,8, et , d'une manière générale le graphisme et la mise en couleur

On a moins aimé :

scénario :

 - la fiction du début, qui prépare à un coup de théatre fictif en fin d'album, Vercingétorix aurait sauvé César se noyant dans un marais,  fiction qui sacrifie la grande histoire. 

- les raccourcis de l'histoire, le fait d'ignorer le problème éduen, pourtant la clef de voute des faits, ce qui fait qu'on ne sait pas pourquoi les Gaulois sont vaincus à Alésia.

Le fait que le dessinateur s'enforce de dessiner des sites archéologiques les imputants faussement à un lieu précis alors qu'existants à d'autres endroits en France, sans que cela soit précisé dans l'album (bas de planches et/ou articles de fin d'ouvrage), à moins que l'on lui ait donné des documents sans lui préciser ce que c'était (encore plus dommageable de la part de ses conseillers)

 Scénario : 3/5

Dessin :    5/5

Couleur : 5/5

Archéologie : 3,5/5

Histoire : 4,5/10

Total : 21 /30

          

 Cet album nous oblige également à revoir le système de notation, en effet le dessin est proche de la perfection et digne de son statut d'album de grands éditeurs associés (Glénat + Fayard), le scénario est habile et la partie archéologique plutôt bien relevé quoique ??? A notre habituel barême (scénario, dessin, couleur, archéologie, ) nous ajouterons Histoire avec un grand H 

 

 

 

 

  

Vae Victis Grand écart avec talent : de la fiction à la bataille de Brutus contre les Vénètes

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  © Mitton - Rocca - ed. Soleil

2 styles de Bandes dessinées aux antipodes comme par exemple :

- la série Vae Victis de Rocca et Mitton, série qui connu un succès relatif parue entre 1991 et 2006 aux éditions Soleil (15 titres) qui est une BD d’aventures. Les auteurs, ici se font plaisir, il n’en demeure pas moins qu’on sent pour Rocca une bonne connaissance de l’histoire romaine. Mitton et Rocca, se moquent totalement de la précision archéologique et utilisent les images d’Épinal comme un artifice artistique et légendaire.

 

 

 

 

 

 

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- la série beaucoup plus classique « les grandes batailles de l’histoire » et l’album La guerre des Gaules paru en 1983 de Jean Markale et du regretté Xavier Musquera, album réédité en mars 2006 sous le titre les Gaulois contre César, ed. Larousse.

on voit qu’on s’en tient aux images véhiculées depuis le 19ème siècle, elles ont perduré jusqu’aux années 1982-1983. L’archéologie « Gauloise » est une discipline relativement récente due aux lignes TGV, autoroutes ou des sites gaulois « non pollués » sont découverts depuis près de trente ans. Ceci expliquant cela.

Inclassables et divers

gaulois_iii Reste enfin les pédagogiques albums d’Athéna (Alcibiade Didascaux chez les Gaulois. 2 tomes pour cette période : II. Vae victis de Brennus aux aventures du proconsul César en Gaule, et, III. De la révolte de Vercingétorix à la Gaule Romaine), mais le dessin style humoristique/dessin de presse voulu par l’éditeur ne permet pas d’interpréter l’archéologie.

 

Vercingétorix et les Gaulois est dans le même registre...

  9782203064836    9782211226127_pg

 

BD au format 20,5 x27,4, EAN 978-2203064836, Publiée en 2013 par Casterman, scénarisée par Domique Joly, dessinée par Bruno Heitz, cet ouvrage jeunesse s'adresse aux enfants de 9 à 11 ans. A été ensuite republiée en 2016 par l'Ecole des Loisirs sous couverture souple format 17 x 23,5 mm.

 

La célèbre série Astérix bande dessinée humoristique où les auteurs racontent surtout les Français franchouillards. 

 

Couv_118268  couv-vercingetorix 

Des éditions plus locales localisées en Auvergne : Vercingétorix de Gergovie à Alésia paru en 1982 de Véronique Bene et Alain de Bussac, ed. l’Instant Durable et Vercingétorix et la bataille de Gergovie, collection l’Auvergne racontée aux enfants, ouvrage collectif paru en 2010, format 15 x21 cm, ed. la petite boîte, qui sont plutôt des ouvrages illustrés. qui se voulait ludique, mais qui manquait de références archéologiques et les albums de Mitton et Rocca, où les auteurs se moquent totalement de la précision archéologique et utilisent les images d’Épinal comme un artifice artistique et légendaire.

 

 

 

Un seul texte, celui de César et  deux éditeurs qui ont publié, chacun, un tome sur la bataille de Gergovie à un an d’intervalle : Gergovie la Victoireed.Gallia Vetus en 2016 et Gergovieed. Orep associé à Assor Hist et BD en 2017. Casterman n’ayant pas traité de ce titre suite à son Alésia, et les autres éditeurs ayant traité du sujet en même temps qu’Alésia, il en est question dans le Vercingétorix de Glénat et dans les opus de la guerre des gaules chez Tartamundo. Reste à comparer le traitements en Bande Dessinée d'un même fait historique. L’ intérêt pour ce qui suit c’est la différence d’interprétation de deux ouvrages dont les auteurs choisissent exactement la même période de traitement :

 le début de l’année 52 avant J.-C. jusqu’à la bataille de Gergovie.

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Les auteurs des deux albums "Gergovie" ont réalisé leur album, après la sortie de l'album "Alésia" publié par Assor Hist & Bd et MuséoParc Alésia en 2011On a donc deux équipes qui ont participé à l'Alésia 2011 qui veulent offrir à leur lecteur un complément à l’Alésia existant, d'une part l'auteur scénariste de l'album et le dessinateur des 51 premières planches de l'album qui ont quitté la maison d'éditon, d'autre part l'éditeur qui souhaitait voir paraitre un volet Gergovie au côté du volet Alésia. Les albums commençant au même instant, on s’attendait donc à retrouver une narration proche… et bien ce n'est pas le cas !

Les auteurs n’ont pas du tout la même interprétation du De Bello Gallico. L’histoire commune aux deux ouvrages commence donc avec la réunion des Chefs Gaulois.

L’ouvrage de Gallia Vetus va à l’essentiel dès les pages 1 et 2 et résume très bien la réunion des Gaulois plus ou moins clandestine narrée par César, et le massacre de Cenabum. Le coté calfeutré et secret de la réunion des chefs et tragique de l’assassinat des citoyens Romains suit bien l’ambiance que veut faire ressentir le texte de propagande du général romain, Il reprend également une intrigue entre personnages de fiction rencontrés dans l'Alésia.

L’ouvrage d'Orep  et d'Assor Hist & BD est plus lent, il détricote l’ambiance voulue par César, il montre comment, probablement les chefs Gaulois ont désigné Vercingétorix, puis le massacre des Romains. Certes il y a aussi des personages de fiction, mais ces derniers subissent la grande histoire. C’est moins percutant mais beaucoup plus précis. L'intérêt de cet ouvrage, c'est l'exploitation des omissions de César par quelque chose qui semble plausible.

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Gergovie la victoire (Gallia Vetus)- 72 pages -55 planches BD - 2016

 Scénario S. Luccisano et J-L rodriguez, Dessin C. Ansar, Couleur H. Poupelin

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© Ansar - Luccisano - Rodriguez - Poupelin - ed. Gallia Vetus, 2016

 L’album poursuit sur son rythme soutenu, mais passe des épisodes du De Bello Gallico: Quand on voit César pour la première fois, ce dernier est déjà dans les Cévennes, puis dès la planche 4 on part dans la fiction jusqu’à la planche 15 : aventure érotique de Vercingétorix, rixes pour les yeux d’une belle gauloise et opération commando irréaliste : un groupe de Romains quitte Agendicum (région Sens) pour Gorgobina, à quatre journées de cheval pour tuer des sentinelles du camp de Vercingétorix et quand ce groupe rejoint ensuite le gros de l’armée, Cenabum, au loin est en feu. (Vellaunodunum est nommé, sans qu’on sache pourquoi).

La progression de César en pays Biturige, entre Agendicum et Cenabum, est complètement occultée par la fiction.

La narration historique reprend planche 16, et le traitement du siège d’Avaricum est sans doute le meilleur de l’album, les auteurs y consacrent 14 planches (de la planche 16 à la 29, soit plus que la bataille de Gergovie elle-même) : tractations entre chefs Gaulois sur le sort réservé à Avaricum, siège de l’armée romaine, rôle des femmes d’Avaricum, discours de Vercingétorix après la perte de la cité.

Puis nous retrouvons César sur les bords de l’Allier, mais le traitement est assez confus, la ruse de César est mal expliquée, les romains franchissent, deux fois, l’Allier de la rive droite à la rive gauche : une fois en consolidant un pont, une autre fois en franchissant un pont, devant Gondole, alors que César annonce un seul franchissement à 5 jours de marche de Gergovie ? Les cités gauloises de Gondole et de Corent semblent avoir posé un problème aux scénaristes qui les mettent sous l’autorité d’un chef arverne hostile à Vercingétorix. Hypothèse complètement irréaliste à ce moment-là.

Les attaques contre les romains pendant qu’ils construisent le fossé entre les deux camps romains sont, par contre, totalement plausible. Sept planches sont consacrées à la bataille de Gergovie, elle-même, et sont d’assez bonne facture, mais la fin de l’album est confuse : on ne comprend pas pourquoi Vercingétorix refuserait de combattre laissant les Romains partir tranquillement. 

On a aimé :

  • Scénario : L’entame de l’album, le siège d’Avaricum.

  • dessin : la vue aérienne d’Avaricum. (plausible)

  • la mise en couleur qui rend parfaitement tragique les deux tableaux indiqués auparavant et sauve aussi parfois le dessin.

On a moins aimé :

scénario : la somme des petites histoires de fiction qui sacrifie la grande histoire. Trop de fiction tue parfois la narration et rend confus le propos historique (comment, par exemple, comprendre que Luctérios, en ramenant le grec Timée(fictif) à Vercingétorix, peut, à ce moment là encore, menacer la Provincia ).

  • Les longues discussions pour expliquer à retardement des actions historiques ;

  • L’incendie d’Avaricum qu’on voit brûler au loin ; alors que César nous informe qu’il reste dans la ville, (les incendies de ville qui au loin ressemble à l’incendie d’une raffinerie semblent être un traitement régulier choisi par les auteurs).

  • l'absence de repères de date, ne permet pas de déterminer d'un seul coup d'oeil la date de la bataille de Gergovie : Si le début est daté, fin année 53 av. J.C., il faut essayer de deviner à quelle époque on se trouve (il est vrai que César ne donne pas de date), nous avons essayé de déterminer quelques moments clef, rude travail :                                                                                                                                    pl 2 - quelques jours plus tard, pl 3 - Un mois plus tard, pl 5 - quatre jours plus tard, pl 7 - quelques jours plus tard, César est en territoire sénon (1 sem + 1 mois + 4 jours + 1 semaine, on devrait être [en calendrier moderne] entre la mi février et la fin février), on continue la datation donné par le scénariste:  pl 8 - quatre jours plus tard, pl 10 - trois jours plus tard, puis le lendemain, pl 11 - le jour se lève et plus loin en fin d'après midi (donc une journée de plus), pl 15 - deux jours plus tard, pl16 - trois jours plus tard, César arrive peu après devant Avaricum  (4 jours + 3 jours + 1 jour + 2 jours + 3 jours + peu après, on devrait être vers la mi-mars),  un repère est indiqué planche 22, la nuit du 25 ème jour après le début du siège, puis vient l'aube, puis pl 25 - deux jours plus tard, pl 26 - le matin suivant (Avaricum tomberait vers la mi avril), on continue : pl 29 - peu après, pl30- Decetia trois semaines plus tard (autour de la fin de la première semaine de Mai), nous continuons vers Gergovie  trois jours plus tard, le lendemain, le lendemain, (et donc César arrive devant Gergovie entre le 10 et le 12 maile jour suivant, deux jours plus tard, quelques jours plus tard, le lendemain matin" (la bataille de gergovie a-t-elle eu lieu vers le 20 mai ?) en rouge, c'est notre calcul à partir des éléments (en bleu) trouvés dans l'album, mais en réalité on a pas trouvé l'info.

dessin : 

  • les personnages mal proportionnés.

 Ce qui a été occulté :

  • l’itinéraire de César (qui de la neige cévenole se retrouve en pays sénon), Les prises de Cénabum, Vellaunodunum et de Noviodum.

Questions en suspens :

- les localisations, indiquées dans le cahier pédagogique : celle de Gorgobina près de Sancerre (non localisée à ce jour) et celle de Noviodunum à Neuvy-sur-Barangeon (fantaisiste).

 Archéologie, paysage :

L’hémicycle de Corent, découvert en 2011, non représenté ; la sortie prématurée de l’album, alors que la musée de Gergovie est fermé, a sacrifié la porte sud, découverte l’année précédente ; les machines de siège et la terrasse d’Avaricum traités comme au 19ème siècle.

Le Puy de Dôme à l’est de Gergovie (page ou les armées romaines, venant du nord, voient le plateau de Gergovie et le Puy de Dôme, ce dessin a été fait d’après photo prise du sud ouest sans aucune vérification).

 Scénario : 2,5/5

Dessin : 2,5/5

Couleur : 5/5

Archéologie : 3,5/5

Histoire : 6,5/10

Total : 20 /30

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Gergovie (Orep-Assor Hist et BD) - 96 pages -74 planches BD - 2017

 Scénario Eriamel et S. Mogère, Dessin B. Marivain et J-M Woehrel, Couleur N. Arilla  

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© Marivain -  Woehrel - Eriamel - Mogère - Arilla - ed. Orep et Assor Hist et BD, 2017  

L’album suit précisément le texte césarien, en ce qui concerne le déplacement des légions romaines, mais prend un parti pris en renforçant le rôle de l’Atrebate Commios et détaille assez bien ce qui se passe dans les mois de l’hiver (-53, -52). Pendant que Luctérios et César se toisent dans la Provincia, Vercingétorix s’assure de l’alliance des Bituriges. La ruse de César pour remonter le couloir rhodanien est bien expliquée, on suit le périple de César chez les Helviens (Oppidum de Jastres), puis chez les Vellaves où il abandonne Brutus pour donner le change.
Ce n’est que planche 17 que César et Labienus se retrouvent. Six planches sont consacrées aux prises de Vellaunodunum, de Cenabum et de Noviodunum.
Le traitement d’Avaricum percute moins, car la rédaction tient compte des mouvements annexes qui ont lieu simultanément au siège. Le déplacement des fourrageurs romains, l’attaque du campement de Vercingétorix par César, le déplacement de Commios chez les Eduens, pendant que la terrasse avance. Les planches du siège proprement dites sont donc séparées (planche double 30 puis 33 à 35 soit cinq planches). Cependant les auteurs se sont entourés des spécialistes en poliorcétiques pour tous les détails de la terrasse et des machines de siège. C’est peut-être cela qui rend le siège moins spectaculaire.
Le problème relatif aux Eduens est habilement traité (planches 36, 38, 39) ainsi que la séparation de César qui continue vers le sud alors que Labienus remonte au Nord.
Nous retrouvons César sur les bords de l’Allier, sa ruse pour franchir la rivière est bien mise en scène et les armées Romaines mettront encore quelques jours pour être en vue de Gergovie..
Le siège de Gergovie commence planche 42 et se poursuit pendant 29 planches jusqu’à la fin planche 73. 

 On a aimé :

  • le traitement dessin scénario de la bataille finale jusque dans les faubourgs de Gondole.

  • la clarté de la datation, certes César ne donne pas de date, aussi les scénaristes ont eu recours à un stratagème, qui permet au lecteur de se retrouver avec des datation genre Dans les premiers jours de l'hiver (pl 2),  puis pl 4 - Cenabum, troisième semaine de Décembre, et  au début du mois de janvier  et de préciser que pour faciliter la compréhension du lecteur, les scénaristes ont utilisé le calendrier actuel (note bas de la pl 4), à chaque nouveau tableau un repère ( En ce début du mois de février (pl 6) il y a bien sur aussi des Quinze jours ont passé (pl 09), mais ces passages sans date sont suivi d'information plus précise,  Peu après la mi-février (pl10), Fin Février (pl 13), Dans les tout premiers jours de mars (pl 14), Agendicum, vers la mi-mars (pl17). Nous n'allons pas les énumérer, puisque c'est tout au long de l'album, que nous avons ces reprères chronologiques souvent écrits avec une police plus grosse. Les auteurs nous indiquent le déroulement de la bataille qui commence vers les 7/8 juin, par l'attaque des Romains sur Gergovie, puis trois jours encore pour autour de Gondole, pour permettre à l'armée romaine de se mettre hors de portée des Gaulois en franchissant l'Allier.

On a moins aimé :

Dessin :

  • les cités gauloises qui se ressemblent toutes.

Ce qui a été occulté :

l’incendie de Cenabum

- le rôle des femmes d’Avaricum.

Questions en suspens :

- La localisation de Gorgobina : les auteurs ont indiqué qu’une zone géographique, car la cité semble n’avoir jamais été localisée.

- Noviodunum, localisée à Neung sur Beuvron, semble par contre plausible, les vestiges d’un imposant Murus Gallicus subsistent.

Archéologie, paysage :

les auteurs se sont entourés des spécialistes des machines de sièges pour Avaricum, et des archéologues pour l’oppidum de Gondole, Corent (l’hémicycle est représenté de même que le sanctuaire et la taverne), Gergovie (porte sud et place dallée) ainsi que pour les carnyx (position des mains) la berne des fossés romains etc…

Scénario : 4/5

Dessin : 4/5

Couleur : 4/5

Archéologie : 4,5/5

histoire : 8 /10

Total : 24,5/30

 

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Alésia BD _ 4 albums

 

La période « Alésia » avait, elle aussi été traitée par deux éditeurs, en 2011 et 2014 avec deux interprétations du texte césarien. Pour chacun, un tome sur la bataille d’Alésia. On aurait pu croire qu'avec ce titre on en serait resté là, mais l'arrêt de l'édition de l'album paru en 2011 a rebattu les cartes et deux nouveaux albums publiés par deux nouveaux éditeurs viennent revoir, une nouvelle fois, le texte de Jules César..

Les albums :

Alésia, édition Assor Hist et BD et MuséoParc Alésia en 2011 

Alésia, édition Casterman, en 2014

Alésia, l'Ultime Espoir, édition Gallia Vetus annoncé pour août 2020

Alésia, l'Alliance Brisée, éditeur Ysec, annoncé pour novembre 2020

Ces ouvrages traitent de la période Post - Gergovie du De Bello Gallico, mais les auteurs ne commencent pas tout à fait au même moment.

Les auteurs de l’album Assor hist & BD et MuséoParc (2011) commençant leurs gammes : 

dans le camp de César en Vallée de l'armançon le 30 juin, César annonçant qu'il est à cet endroit depuis le 15 juin et qu'il prendra une décision vers le 15 août pour la poursuite de la guerre. Les auteurs nous annoncent que les gaulois se rassemblent à Bibracte, quinze jours plus tard (soit le 15 juillet) et participent à l’élection de Vercingétorix comme chef de la nouvelle coalition renforcée par les Eduens. 

Les auteurs de l’album de Casterman, Alésia (2014) :

à l’attaque du convoi romain, et au combat de cavalerie qu'ils fixent au 15 Août, juste avant le repli des Gaulois sur Alesia. 

Nous n'avons pas de problème de datation, puisque le récit commence juste quelques jours avant le siège d'Alésia. et la date indiquée est dans la fourchette estimative du début du siège d'Alésia donnée par les spécialistes.

Les auteurs de l’album Gallia Vetus, Alésia l'ultime espoir (2020) :

reprenant le même scénario que l'album 2011, il n'y a pratiquement aucun changement.

Les auteurs de l'album Ysec, Alésia, l'alliance brisée (2020) :

En Auvergne au lendemain de la bataille de Gergovie. (nous en savons pas plus pour l'instant)

 

En ce qui concerne les deux derniers albums, ce sont les petits frères de l'album édité pour MuséoParc en 2011 qui n'a pas été réédité, puisque réalisés par deux auteurs d'une part et un auteur et l'éditeur d'autre part de l'opus 2011. Une divergence de vue sur l'interprétation du rexte césarien. Ces albums sont en toute logique différents puisque ces mêmes équipes ont déjà traité différement un épisode précédent de la Guerre des Gaules : Gergovie avec cette même divergence de vue.

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ALESIA (Assor Hist et BD et MuséoParc Alésia) - 89 pages - 66 planches BD - 2011

©Scénario S. Luccisano et J-L rodriguez, Dessin C. Ansar, J.M. Michaud, L. Libessart, L. Gobbo Couleur A. Folny 

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 D’entrée l’album commence à l’élection de Vercingétorix comme chef suprême de la coalition gauloise. Les auteurs montrent bien que les Eduens ne sont pas satisfait de cette élection mais ne vont pas plus exploiter cette information donnée par César. 

 Après une présentation de deux personnages de fiction, nous arrivons planche 12 à la préparation de l’attaque du convoi romain. La description des faits est cependant assez confuse car, sans cesse, entrecoupée par plusieurs fictions. On comprend cependant qu’après cette défaite imprévue par les Gaulois, Vercingétorix décide un repli sur Alesia.

 

La reconnaissance des lieux par les romains sur une planche double est de belle facture, de même que la double planche 50/51 qui permet de bien comprendre l’étendue des travaux césariens. Les reconstitutions de l’oppidum d’Alésia, des fortifications gauloises et la construction des retranchements romains sont particulièrement soignées. On sait la volonté des archéologues de MuséoParc de surveiller le travail sur les planches. On voit également cela dans la bataille finale, cette bande dessinée est une belle œuvre archéologique. Il est toutefois dommage que trop de fiction étouffe le propos, il y a, cependant de la bonne fiction : la prière de César par exemple (elle n’apparait pas dans le De Bello Gallica) est plausible, de même que l’épisode de l’espion gaulois. Le plus dommageable, c’est que les scénaristes n’aient pas assez exploité le mécontentement des Eduens pourtant évoqué dès les premières planches. On ne comprend pas ce qui incite soudain César a aller soutenir Labienus au nord si ce n’est qu’une vague information d’éclaireurs ?.

On a aimé : 

  • le traitement de l’archéologie dans son ensemble, même si une coquille subsiste en fin d’album (onagres dessinés en lieu et place de Balistes).

  • la couverture
  • Les doubles planches évoquées ci-dessus.

  • Le cahier pédagogique.

 On a moins aimé :

 scénario : la somme des petites histoires de fiction qui sacrifie la grande histoire. Trop de fiction tue parfois la narration et rend confus le propos historique (le même défaut que pour l’album Gergovie).

 dessin : les costumes des Germains (images du 19 ème siècle).

 Ce qui a été occulté :

 - le climat de défiance entre peuple gaulois, en particulier le comportement éduen.

 Questions en suspens :

 - la localisation de l’attaque du convoi romain (il est vrai que César est peu explicite)

 - la libération d’Eporédorix (prisonnier des romains, on le vit libre ensuite, certes César l’annonce prisonnier liv 67, puis libre liv 76)

Nous avons en début d'album un problème de datation, et deux contradictions en effet les auteurs stipulent planche 1 : "depuis les Ides de Junius (15 juin) toute mon armée campe au sud du territoire de nos alliés lingons et que je prendrai une décision pour la poursuite de la guerre vers les ides de Sextilis (15 Août)" César est donc en vallée de l'Armançon depuis le 15 juin, et  "30 juin 52 avant notre ère ... plus de 15 jours se sont écoulés depuis la bataille de Gergovie"  " ce qui place la bataille de Gergovie un peu avant le 15 juin. 

Comment César peut-il, presqu'en même temps, camper en territoire lingons depuis les ides de junius (soit le 15 juin) et combattre à Gergovie un peu plus de 15 jours avant le 30 juin. Sans compter le temps de cheminement : Comment a t'il fait pour franchir 275 kms (distance Clermont Ferrand au plus court avec la vallée de l'Armançon) mais sans doute 330/350 kms pour arriver au même endroit en évitant le territoire des Eduens, en un temps éclair. compte tenu du relief, et des cours d'eau à traverser. Il a été tellement rapide que cela oblige ensuite le scénariste à annoncer que César reste deux mois (15 juin - 15 août) en campement au sud du territoire des Lingons ???

Scénario : 3 /5

 Dessin : 4/5

 Couleur : 4/5

 Archéologie : 4/5

Histoire : 6,5

 Total : 21,5/30

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ALESIA (Casterman) - 48 pages - 46 planches BD - 2014

© Wyllow - Davoz - ed. Casterman, 2014  

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L' album commence par l’attaque du convoi romain, mais surprend par son propos : Vercingétorix a prévu de perdre ce combat pour amener les Romains à le suivre vers Alésia, mais les auteurs nous rassurent : le chef gaulois n’avait pas prévu l’ampleur de cette défaite.

 C’est assez osé mais pourquoi pas. (Les auteurs osent faire de la fiction plausible). Le découpage de ce combat raconté par César est bien rythmé, les auteurs montrent assez bien la longueur du convoi de l’armée romaine dans ce premier affrontement et le rôle des Germains. La seule fiction que se permet l’ouvrage, c’est l’ajout d’une naïade très décorative dans l’entourage du chef Arverne. L’album suit assez bien le texte de César, la construction des retranchements romains commencent, planche 28, après le grand combat de cavalerie entre un camp romain et la cité d’Alésia ; cependant les auteurs situent le camp retranché gaulois, dans la plaine au bord d’un cours d’eau alors qu’il se situe sans doute non loin des remparts de la cité manubienne.

Peu de date dans l'album, pl 1- 15 août, pl 30 - 21 Août, (on a donc 30 planche qui se déroule sur une semaine) pl 31 - ides de september (mi septembre) et une dernière indication pl 35 " Après un siège de plus de quarante jours", si nous avons bien compris 40 jours après le 15 août soit vers la fin septembre.

 L’album est irrégulier dans le traitement : parfois les costumes sont presque d’époque, parfois fantaisistes ou d’époque plus lointaine. l’archéologie de la cité gauloise douteuse. Mais on sent une volonté de bien faire, comme la prière de l’augure (inspiré par l’album Alésia publié trois ans auparavant) et le discours de Critognatos.

 Un bon point, cependant indiscutable, c’est le parti pris par les auteurs: ils utilisent l’apparente libération d’Eporédorix, pour imaginer la trahison des Eduens. Pour terminer, les auteurs ont choisi de ne pas trancher entre la fin réaliste (les chefs gaulois sont conduits entravés dans César) et romantique (Vercingétorix caracole jusque devant César) et propose les deux versions à la fois (les chefs Gaulois, puis Vercingétorix). Ils ouvrent également la porte à une possible suite par la symbolique transmission du casque de « chef » entre Vercingétorix et Luctérios. En ce sens on devine qu'Alésia n'est pas la dernière bataille de la Guerre des Gaules de César...

 On a aimé :

 - le scénario bien ficelé malgré le format de 46 planches. 

  • le traitement du combat de cavalerie en début d’album

  • les trahisons des Eduens et de l’arverne Epasnactos. (même si on pense que le rôle joué par Epasnactos est purement fictif et seulement scénaristique) 

On a moins aimé :

scénario : l’insistance sur le rôle du Vergobret qui est propre au fonctionnement du peuple éduen.

Dessins : les planches sont inégales dans le traitement, parfois très détaillées, parfois sans décor, on a l’ impression que le temps passé sur les planches est inégal que le dessinateur n’a pas eu les informations nécessaires comme par exemple l’archéologie de la cité gauloise. Il se peut que ce soit également une autre raison, le scénariste aurait transformé des dessins sans le consentement du dessinateur.

le traitement archéologique de l'ouvrage

Couleurs : beaucoup trop d’aplats.

 Ce qui a été occulté :

 - la configuration des lieux (vues aériennes par exemple)

Questions en suspens :

 - la localisation de l’attaque du convoi romain (il est vrai que César est peu explicite).

Scénario : 4/5

 Dessin : 2,5/5

 Couleur : 2,5/5

 Archéologie : 2/5

Histoire : 6,5

 Total : 17,5/30

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Alésia, l'Ultime espoir(édition Gallia Vetus) - 96 pages - 64 planches BD  - 2020

scénario : Sivio Luccisano, Jean-Louis Rodriguez (scénario), dessin : Christophe Ansar, couleur: Bérik. 

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Alesia, l'Ultime espoir, paru le 14 août 2020. Les planches 1 à 51 sont celles de l'ancien album Alésia de 2011, dont la mise en couleur a été refaite. Seules 13 planches nouvelles apparaitront en fin d'album... Refaites d'après - précise l'éditeur "les dernières données de la recherche". (soit deux planches de moins que l'ancien Alésia), en change toutefois les dates à partir de la planche 46 sans toutefois nous indiquer vers quelle période a eut lieu la bataille finale, et la fin qui désigne les Eduens comme le grain de sable dans la stratégie de Vercingétorix.

mais, rien n'est dit sur ce qui amène à l'instant d'une éclipse de lune (date ? période ?). Le scénariste qui avait fixé la bataille en octobre lors de l'édition de 2011, change-t-il de date ? Les dates déjà indiquées planches 1, 2, 10 n'ont pas changées, l'album maintient les deux contracditions de dates déjà mentionnées pour l'album de 2011. Mais plus loin, nous avions pour l'édition 2011 trois dates : pl 46, fin septembre puis début octobre puis une vague date donnée pl 48, courant octobre, cette fois, la datation s'arrête pl 46 par une date : mi septembre écrit en lieu et place de fin septembre (une avancée de seux semaines), puis plus rien si ce n'est pl 51 ; "Nos calculs sont formels, cette nuit se produira une éclipse de lune" sans aucun renvoi en bas de page, ni aucune autre indication dans le cahier pédagogique en fin d'ouvrage. Comme pour Gergovie, une date approximative de la bataille n'est pas trouvable.

- une page pour le combat de cavalerie durant le siège pourtant César évoque une première bataille qui dure du midi au coucher du soleil. Les Romains reçoivent après un combat incertain le renfort des germains. (BG VII, 80),  une page et demi pour l'attaque de nuit, on apprend que les assiègés tentent de combler le grand fossé (dans César il s'agit d'un premier fossé). Ensuite il est question d'une éclipse de lune, qui permet aux Arvernes de contourner les lignes, mais qui a l'effet inverse chez les Eduens...  La bataille principale est traitée en 7 planches, entrecoupées d'un narrateur qui résume les faits. Changement par rapport au scénario 2011, cette fois les Eduens sont désignés traitres (pl 59) et le scénariste oscille entre deux solutions : l'éclipse (sans démonstration de date) et/où la traitrise d'Eporédorix dont nous apprenons pl 57 que le refus de combattre de ses hommes favorise ses "dessins", pour desseins (lesquels ? pas d'explication).

On a aimé : 

  • le traitement de l’archéologie dans son ensemble supérieur à de nombreuses BD sur le sujet.

  • la présentation "grand public" du cahier pédagogique.

On a moins aimé : 

  • Scénario : Pas très inventif, une reprise sans correction. On pouvait s'attendre d'un auteur qui revendique " mettre l'archéologie en avant" une toute autre rigueur, voir quelques points corrigés (voir ci-dessous). Les autres remarques émises pour l'album 2011 restent valables.
  • Topographie des lieux : le lit de l'Ozerain pl 55.
  • Archéologie : les onagres apparaissent toujours, ce n'est donc plus une erreur mais une volonté du scénariste qui se fourvoie (onagres dessinés en lieu et place des balistes d'époque). puis d'autres écarts (3000 ans rien que cela, entre la fin du néolithique - les roues de charettes - et le VIe siècle après J.C. - les Germains équipés de scramasaxe, état confirmé dans le livret pédagogique par une photo d'un germain équipé d'une telle arme (erreur de datation et erreur géographique, modèles retrouvés dans les tourbières du Danemark sont exclusivement liés à un contexte de guerres intra-germaniques et de piraterie en Scandinavie).
  • La non remise en cause de certains passages de la première partie. C'est dommage, César campe près de quarante jours dans une plaine de l'Armançon, sans doute pour combler ce qui a été occulté (voir ci-dessous).

 Ce qui a été occulté :

- quelques vues sur les divers points des fortifications romaines

- la description de la bataille qui est tronquée.

le traitement de l'histoire entre Gergovie des mêmes auteurs et l'arrivée de César en vallée d'Armançon. 

Question en suspend : 

On sait que des chefs Gaulois réussissent à échapper aux Romains, mais ici ce n'est pas explicité.

Notation : 

On attendait mieux du scénariste, qui ne s'est posé aucune question et n'a pas changé ici et là sa copie depuis 2011; c'est dommage, il mélange machines de guerre antiques et médiévales tel que les beffrois [représentés dans Gergovie] et les onagres [dans le présent ouvrage], de même la rue de Bibracte représente la ville à l'époque gallo-romaine. C'est pourquoi, ne changeant pas les notes que nous avions donné pour l'ouvrage 2011, nous avons diminué les points sur l'archéologie du présent album.

A l'inverse, il est indiscutable, que Christophe Ansar a su améliorer son trait qui nous avait déçu sur son album Gergovie, c'est pourquoi nous avons augmenté la note dessin par rapport à son album Gergovie.

Scénario : 3 /5

Dessin : 3,5/5

Couleur : 4/5

Archéologie : 3,5 /5

Histoire : 6,5/10

 Total : 20,5/30

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Alésia, L'Alliance brisée, édition Ysec, concepteur AssorHistoire - 104 pages -  70 planches BD2020

scénario: Eriamel et Serge Mogère, dessin : Jean-Marie Michaud, couleur Sophie Michaud 

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Alésia, l'Alliance brisée, est paru début décembre 2020, il nous avait été un peu dévoilé en ce qui concerne son contenu sur le site de l'association AssorHistoire, association conceptrice de l'ouvrage et qui en a confié l'édition à l'éditeur Ysec. Cet album propose une version plausible de ce qui arrive à César après la bataille de Gergovie. 70 planches BD dont 10 planches pour le combat de cavalerie et 26 planches pour le siège et la bataille finale et un livret pédagogique signé par les plus grands spécialistes

Par rapport aux autres ouvrages, cet album reprend l'itinéraire de César dès que les légions césariennes ont franchi l'Allier. Un vrai avantage, on a conscience du temps qui passe et l'album pose des séquences avec un rythme pour l'avancée des divers belligérants même s'il ne donne pas de vraies dates, l'album nous communique des repères en mois et semaines. Ce calendrier et les itinaires semblent plausibles, en tout cas cohérents, pour les spécialistes. 

L'album dévoile un peu plus le dilemme de César au soir de Gergovie, où fuir, où trouver de nouvelles forces, comment rejoindre la Provincia romaine ... On voit le général romain et ses légions remonter vers le pays sénon, où sont cantonnées deux légions. Si César semble plier l'échine, il n'en est pas moins stratège, envoyant des émissaires chez les Germains sans que la coalition gauloise s'en aperçoive. Et les Gaulois que font ils ? La coalition se regroupe à Bibracte, les éduens se reconcilient et certains même ayant combattus avec le Romain à Gergovie revendiquent le commandement de la coalition...

Et puis, il y a le combat de cavalerie que les auteurs ont situé au nord-est d'Alésia qui rebat les cartes et tous se retrouvent à Alésia où dans les camps environnants. A partir de là, les auteurs suivent en tout points les détails donnés par César et/ou les relevés des archéologues. Et qui sont en fait les personnages qui font basculer la bataille ? César et Vercingétorix comme l'enseignent les livres de classe ou Labienus et Eporédorix ? 

On a aimé : 

  • le traitement de l’archéologie dans son ensemble qui semblent avoir été extremment poussé.

  • la contenu du Livret pédagogique avec des articles "grand public", mais également pour ceux qui en veulent plus des articles de spécialistes avec des documents restés dans le cadre du confidentiel comme par exemple des relevés aériens non confirmés par les fouilles.
  • Le scénario qui développe énormément de fiction, mais tellement plausible qu'on ne la voit pas et qui évolue tout en subtilité, les Eduens ne sont pas désignés traitres car l'armée gauloise regroupe plusieurs nations, ils quittent juste la caolition. (Pour ceux qui ne voit pas la différence, quand la France refuse d'attaquer l'Irak, elle quitte la coalition, mais on ne peut pas ecrire qu'elle est traitre aux USA et à l'Angleterre)
  • Le dessin, le découpage et la mise en couleur.
  • La présentation faite, au fur et à mesure qu'on avance, des personnages (leur caractère, les rivalités) qui amène doucement à l'issue de la bataille que l'on connaît ...

On a moins aimé : 

  • A vrai dire, on a pas trouvé grand chose à redire, peut-être le léger décalage entre la date estimée de la bataille de Gergovie par les mêmes auteurs et celle qui semble être estimée pour la même bataille en début d'album Alésia (écart de l'ordre d'une semaine).

 

Scénario : 4 /5

 Dessin : 4,5/5

 Couleur : 4,5/5

 Archéologie : 4,50/5

Histoire : 7,5/10

 Total : 25/30

 

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Nota: Les auteurs de ces deux derniers ouvrages ont collaboré à l'album Alésia (2011, décrit ci-dessus) publié en son temps par Assor Hist & Bd et MuséoParc Alésia, dont on se souvient de la magnifique couverture.

Silvio Luccsisano a scénarisé tout l'album en 2011, Christophe Ansar en aurait dessiné que les 51 premières planches, le dessin des dernières planches étant signées par Jean-Marie Michaud (crayonnés) et Laurent Libessart (encrage dans un style proche de C. Ansar). Quant à Eriamel, il aurait participé pour quelques pages au scénario de la bataille finale et a finalisé avec Laurent Libessart la couverture de l'album paru en 2011.

Si les éditions Gallia Vetus ont repris une cinquantaine de planches de cet ancien album, il semble que chez AssorHistoire, on ait refusé de faire de même pour le dessin des planches signées J.M. Michaud. "Pas faire du neuf avec du vieux" avait annoncé AssorHistoire, les exemples ci dessous (du même dessinateur : Jean-Marie Michaud) tirés de l'ancien album Alésia et de l'Alésia, l'alliance brisée le montrent bien.

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Ces deux albums arrivent en 2020 sur le marché.

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Commentaires
E
très beau site , en attendant de voir traiter d'autres périodes
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